À la rencontre de Magalie Jost (Nature et Aliments) – Passion(né)s #4

Direction Nantes pour le quatrième volet de la série d’interviews Passion(nés). Magalie Jost, co-dirigeante de Nature et Aliments, nous accueille sur le site originel de cette entreprise historique, créée en 1913 et spécialisée dans les préparations en poudre certifiées bio. Elle partage pour mycfia.com les valeurs qui l’animent, à la source de son engagement social et environnemental.

 

Depuis 2011, Magalie Jost co-dirige avec Sybille Chapron le spécialiste des préparations en poudre certifiées bio, Nature et Aliments. Cette entreprise, fondée par Eugène Jost en 1913, fête cette année ses 110 ans d’existence. Avec une vingtaine de collaborateurs, pour un chiffre d’affaires de 4,7 millions d’euros, elle compte bien rester alignée avec ses valeurs. Devenue société à mission, ses statuts garantissent que le cap sera tenu. « Il s’agit d’avoir un autre but que lucratif, participer au bien commun en cultivant la créativité et la curiosité pour toujours défendre une consommation biologique porteuse d’engagements humanistes et écologiques source d’épanouissement », affirme Magalie Jost.

 

 

Un lien à la création fort et qui perdure aujourd’hui, puisque le site historique de la rue de la ville en bois, en plein centre-ville de Nantes, est aujourd’hui devenue une résidence d’artistes. Quant au nouvel outil de production, implanté à Rezé près de Nantes, en 2011, 5 millions de sachets de préparations pour desserts, d’aides culinaires et de préparations salées, y sont produits chaque année sous les marques Nat-Ali, Nat-Ali Pro et Plaisance. Situé à proximité d’un ESAT, avec lequel l’entreprise collabore, l’outil a été pensé pour être un lieu où il fait bon travailler.

Dès les premiers temps de son existence, Nature et Aliments a pris en compte les aspects sociaux. « Le règlement intérieur donnaient de l’autonomie aux femmes. Quand le nombre de sachets à remplir était atteint, elles pouvaient rentrer chez elles », illustre Magalie Jost. Deuxième génération à la tête de l’entreprise, Stéphane Jost s’est lui impliqué dans l’insertion des jeunes défavorisés. Quant à Bruno Jost, le beau-père de Magalie Jost, il a œuvré pour l’inclusion des personnes handicapées dans le monde du travail.

C’est Bruno Jost, aussi, qui a insufflé la dimension environnementale. En pionnier, il s’est intéressé dès les années 70 à l’agriculture bio. La rencontre avec sa belle-fille fut fructueuse. « Dans les années 2006-2007, j’ai intégré la caisse centrale de la Mutualité agricole. Là, j’ai travaillé sur les risques chimiques vis-à-vis des agriculteurs », rappelle-t-elle. Une expérience qui l’a conduite à s’interroger sur la nécessité d’utiliser des pesticides, compte-tenu de leurs effets sur la santé humaine et sur la biodiversité. « La rencontre avec Bruno a fait le lien entre alimentation et agriculture biologique. Je suis convaincue que c’est ce modèle agricole qu’il faut défendre », poursuit-elle.

Militante dans l’âme, Magalie Jost est vice-présidente du Synabio, le syndicat des entreprises bio. « Nous y construisons une vision qui va au-delà du cahier des charges de production, pour y faire entrer des engagements environnementaux et sociaux encore plus larges », souligne-t-elle.